Thématiques de recherches

Mes travaux de recherche visent à évaluer l’impact des activités humaines sur l’environnement et plus particulièrement sur la végétation. Dans ce cadre, j’étudie deux modèles principaux : i) les effets de l’introduction de plantes non-indigènes et leur impact sur la végétation sauvage ou les cultures, et ii) l’impact des pratiques agricoles sur la flore des champs cultivés et son environnement immédiat, les bordures de champs.

J’utilise et je teste des hypothèses d’écologie des communautés avec des approches fonctionnelles, d’écologie du paysage, de macroécologie et de biogéographie. Je travaille avec des jeux de données collectées à de grandes échelles spatiales et temporelles (études diachroniques), plus rarement à un niveau expérimental.


Projets actuels et aperçu rapide de mes principales activités

Actuellement, je co-dirige un projet (GT STEP 500 ENI – 2019-2022) qui analyse les effets non intentionnels des pratiques agricoles sur la végétation des bordures de champs, basé sur le suivi à long terme de 500 parcelles agricoles en France (« réseau 500 ENI »). Je co-dirige un autre projet (SAVING – 2019-2021) qui vise à mieux comprendre l’effet des pratiques culturales sur la flore des vignobles et l’influence de la flore des vignobles sur la qualité des sols. Enfin, je co-anime le Groupement de recherche Archéophytes et Néophytes de France (GdR ANF) qui vise à gérer une base de données et un publier un premier inventaire des espèces végétales non-indigènes de France.

Dans le cadre du groupe d’experts de l’OEPP sur les plantes envahissantes, je publie également des notes d’alerte sur les nouvelles espèces envahissantes émergentes, je produis des fiches de reconnaissance, je participe à l’évaluation des risques liés aux plantes envahissantes et j’aide à améliorer les méthodes d’évaluation des risques et des impacts. Depuis 2016, j’édite également une série de monographies sur les plantes invasives en Europe pour Botany Letters

Mes deux thématiques de recherches sont en lien avec les missions de l’Anses (voir Applications)


Thématique 1 Invasions biologiques et identification des facteurs de succès d’invasion des espèces végétales.

Comment expliquer que certaines espèces introduites prolifèrent quand d’autres échouent à se maintenir, ne se naturalisent que très localement ou se propagent sans impacts notables ? Il y a là des questions fondamentales relatives à la manière dont se forment et fonctionnent des communautés végétales

Thématique 2 Suivi de la biodiversité dans l’espace agricole

Par ailleurs, je m’intéresse aux méthodes de monitoring de la biodiversité à moyen et long terme afin de surveiller et comprendre pourquoi certaines espèces voient leur abondance et leur fréquence diminuer (raréfaction) ou progresser (expansion) en réponse aux activités humaines (pratiques agricoles en particulier).


Modèles biologiques étudiés

J’utilise deux modèles d’études principaux :

  • les plantes invasives formant des peuplements denses dans des milieux agricoles, semi-naturels ou naturels et ayant des impacts sur les végétaux cultivés ou indigènes (entre autres espèces modèles Baccharis halimifolia, Ambrosia artemisiifolia, Ambrosia psilostachya, Humulus japonicus)
  • les plantes adventices des milieux cultivés (grandes cultures, vignes) et la végétation herbacée des bords de cultures.

Je me place dans un cadre conceptuel tenant compte d’une part des traits des espèces (qui déterminent leur potentiel invasif), d’autres part des caractéristiques des milieux (abiotiques et biotiques, plus ou moins modifiées par les perturbations d’origine humaine) ainsi que les interactions entre les traits et le milieu. J’utilise des approches d’écologie comparative basée sur l’utilisation des traits fonctionnels des plantes, des approches d’écologie des communautés et des approches de modélisation.

(de g. à dr., Ambrosia artemisiifolia colonisant un champ cultivé (30-Vézénobres), Baccharis halimifolia envahissant les prés salés (66-Torreilles), Humulus scandens tapissant les berges de rivières (30-Sauzet)


 Applications

Sur le modèle plantes invasives, mes travaux visent à mieux comprendre les mécanismes associés à la capacité d’établissement et à la magnitude des impacts des espèces exotiques et donc à mieux anticiper les risques (quelles espèces présentent un risque et dans quelles conditions?). L’objectif est d’alimenter et d’améliorer les méthodes d’évaluation des risques et de hiérarchisation des plantes exotiques. Cela doit permettre de règlementer les espèces les plus préoccupantes (par exemple sur le Règlement 1143/2014 de l’UE relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes).

Dans les paysages agricoles, mon travail vise essentiellement à comprendre les facteurs explicatifs de la composition et de la diversité des communautés adventices des cultures et des bords de champs. Quel est le poids relatif des pratiques agricoles, du paysage, des conditions abiotiques et des interactions biotiques. Il s’agit de mieux prédire les risques associés à certaines pratiques culturales et phytosanitaires.

  • par rapport à l’émergence de nouvelles adventices (épidémiosurveillance) ou
  • par rapport à leur impact sur des espèces non-cibles des bords de champs (phytopharmacovigilance).